MALCOLM - i don't blame you if you never come to see me

« Si t’as pas notre argent dans trois jours, ta fille tu la reverras pas. » Avait dit Layne alors que notre client s’était présenté au point de rencontre, encore une fois endetté jusqu’au cou. Jamais je ne devenais aussi cruel que lui. Je n’étais pas un dur à cuir, malgré que j’ais assez de cran pour être dealer. Disons que ce métier n’était certainement pas ma vocation, c’était juste arrivé, comme ça. Moi je n’étais qu’un petit lunatique farceur qui croyait en la paix dans le monde. Impulsif parfois, mais pas assez pour ce qui était arrivé. Le seul truc, c’est que je suis un gentleman amoureux. Et l’amour, ça peut vous porter bien loin, vous savez. Elle et moi n’étions pas du tout de la même classe sociale, elle beaucoup plus riche que moi. Je ne supportais pas le regard de ses parents sur moi, désapprobateurs, parce qu’elle méritait quelqu’un de bien mieux éduqué que moi. Je n’avais jamais écris de livre, je n’avais jamais lu du Victor Hugo, et je n’allais d’ailleurs jamais le faire. C’est pourquoi je suis devenu dealer à ce moment-là. J’avais déjà des amis dans ce domaine illégal, alors il ne me fut pas très difficile de m’intégrer à ces conneries. Au lieu d’assister aux réunions maintenant, j’y participais. Je faisais la loi auprès de ces junkies. Tous mes autres amis consommaient eux aussi, après les rencontres et les payes, mais je ne pouvais tout simplement pas y goûter. Peut-être parce que j’y prendrais trop goût, ou peut-être parce que des remords m’assailliraient dès lors. Bref, revenons à ce soir-là, où tout a changé. « Dans trois jours. C’est promis. Y’a eu quelques problèmes à l’usine mais ça sera réglé vendredi. S’il-vous-plaît, une dernière fois. » Layne hocha la tête et se tourna vers moi. Je me tournai vers la valise de notre vieille voiture grise et j’en sortis la mallette que j’ouvris, pour en sortir ensuite un petit paquet rempli de cette drogue si recherchée et glorifiée de ses consommateurs. Le sac passa de mes mains à celles de Layne, avant de terminer dans celles du client. Durant cet échange, des phares lumineux nous aveuglèrent tous dans la noirceur de minuit. C’était eux. Avec leurs lumières rouges et bleues. Ils nous avaient pris au piège dans notre propre jeu, au fond de cette ruelle. « Les mains en l’air. » Je m’exécutai sans broncher, et j’espérais au plus profond de mon âme que mes amis en feraient de même. Le policier s’avança d’abord vers moi et me passa les menottes derrière le dos. C’est alors que j’entendis un coup de feu. Une masse lourde glisser contre derrière moi et s’écraser au sol. J’avais les mains pleines de sang. « MAIS BORDEL LAYNE, QU’EST-CE QUE T’AS FAIT ? » Criai-je en hystérie. « Je nous ai sauvé la peau des fesses, crétin. Vite, faut se débarrasser de son corps et de sa bagnole. » C’en était trop. Je me mis à courir comme mes jambes me le permettaient, sans jamais me retourner.

« Le coupable est accusé du crime de l’agent Hugues Fordham et est donc condamné à la prison pour 12 ans. » Voilà les derniers mots qui sortirent de la bouche du juge avant que celui-ci ne sorte par une petite porte derrière la grande salle du palais de justice. J’étais bouche-bé. Je n’en croyais pas mes oreilles. Alors que je n’avais été qu’un accessoire utilisé, qu’un témoin effaré, mais surtout celui qui avait appelé la police via un téléphone public le soir du meurtre. Moi, Malcolm Sorensen, j’allais être emprisonné. Dès qu’on me repassa les menottes après mon procès, je sentis le sol se dérober sous mes pieds. Je perdis connaissance, trop choqué par la nouvelle. Lorsque j’ouvris mes yeux de nouveau, j’étais dans une cellule. Un lavabo, une toilette, un lit. Et les barreaux devant moi. Un gardien vint à ma porte pour me dire qu’une certaine Eden tenait à me parler, que je disposais de quelques minutes avec elle. J’ai refusé, sans vraiment comprendre pourquoi. Je ne voulais pas avoir à m’expliquer. Je ne voulais pas qu’elle soit mêlée à mon histoire. Je voulais juste qu’elle m’oublie. Ses parents avaient eu raison sur toute la ligne : je n’étais pas un homme pour elle. Alors j’ai demandé à avoir du papier et un crayon, juste une fois. On m’accorda cette requête. Eden. Je t’aime. Ne l’oublie pas. Mais j’ai fait une connerie, et je ne me le pardonnerai jamais. J’aurais voulu te prendre dans mes bras une dernière fois, t’embrasser et tout t’expliquer, mais c’est trop difficile pour moi de me faire à l’idée que tout doit se terminer là. Tu mérites beaucoup mieux que moi. Tu mérites d’être heureuse, aujourd’hui et pour le reste de ta vie. Et ce bonheur tu ne le trouveras pas avec moi, car trop de choses nous séparent. Alors n'essaie plus de me rejoindre. N’oublie pas l’amour que je te porte, mais oublie que tu m’as un jour aimé. Fais-le pour moi. Malcolm.

- C'est assez drôle à dire, mais Malcolm collectionne les nains de jardins. Plus jeune, il voyait tous ses amis posséder des collections de timbres, de petites voitures, de pièces de monnaie. Il eut donc envie de lui aussi, se trouver un objet à collectionner. Et c'est ce qui lui vint en tête.
- Sa plus grande passion est le dessin. Il dessine tout ce qu'il voit, tout ce qu'il ressent, et arrive à le représenter d'une très belle façon, bien à sa manière.
- On lui dit souvent qu'il a de drôles de phobies, mais en plus il en possède un assez bon nombre ! Évidemment, ces peurs ne sont pas toutes très extrêmes, mais il en souffre quand même. Tout d'abord, l'algophobie, soit la peur de la douleur. Il n'a qu'à s'imaginer quelque chose de souffrant et il en est apeuré. Ensuite, la bélonéphobie, qui est la peur des aiguilles. À chaque fois qu'il doit recevoir un vaccin, il passe la journée le teint blême. Finalement, la dernière importante qu'on peut citer, c'est la cymophobie, la peur des eaux agitées. Lorsqu'il va en bateau et qu'il y a un orage, il reste dans sa cabine à prier pour que le voyage s'achève rapidement.
- Son film préféré est Elephant Man. Il en est un fanatique inégalable et connaît tout à propos de ce pauvre défunt homme.