HALLOWEEN PARTY [Topic Commun]

October, 31th. HALLOWEEN PARTY



L’une des soirées les plus attendues de l’année, après le nouvel an bien sûr. Des vampires, des pirates, des pin-up, des sabres laser, des perruques, des épées, de l’alcool, de la musique, des rires, de cris, des baisers, des gifles, des bagarres, des rencontres, des disputes, des retrouvailles.

Le Shake It vous ouvre ses portes pour une soirée infernale ! Venez brûler la piste de danse, vider le bar, admirer la décoration post apocalyptique, les citrouilles, les bougies, les toiles d’araignées. Tout le monde aime Halloween, ne prétendez pas le contraire !

IMPORTANT : VOUS NE POUVEZ ENTRER QUE SI VOUS ÊTES DEGUISE CELA VA DE SOIT !

Spoiler:

Liam n’était pas un grand adepte des soirées déguisées, à dire vrai il les détestait. Il trouvait ça ridicule et ne s’était jamais senti à l’aise dans un accoutrement stupide. Malheureusement pour lui il avait perdu un pari avec Sidonie et se devait aujourd’hui de l’emmener au Shake It pour la soirée d’Halloween. Hors de question de revêtir un de ces déguisements à deux balles qui allait briser tout son charme, il lui fallait quelque chose de classe pour avoir une chance de charmer quelques filles durant la soirée.

La choix fut rapidement fait lorsque son regard croisa sa dvdthèque et tous les films anciens qui s’y accumulaient. Il envoya bien vite un texto à son amie pour lui faire part de son idée et fila ensuite chez son styliste préféré. Parce que non, Liam n’allait pas louer un costume que quelqu’un avait déjà porté pas plus qu’il n’en acheterait un au supermarché du coin. Il allait faire flamber la carte de crédit. Quitte à jouer le jeu autant le faire à fond. Il passa donc une partie de l’après-midi avec le costumier renommé de la ville qui avait travaillé à plusieurs reprises pour le cinéma et ne revint chez lui qu’en début de soirée pour se préparer.

A 22h il gara sa Carrera devant la boîte de nuit, scruta la foule qui attendait devant la porte et esquissa un sourire en apercevant la belle rousse coincé dans la file de badauds. Il se glissa jusqu’à elle, emprisonna sa main dans la sienne et l’entraîna directement vers le videur. Celui-ci ne posa aucune question et leur ouvrit les portes du club. Ca avait ses avantages de faire partie d’une famille puissante. Entraîna Sidonie jusqu’au bar il se tourna enfin vers elle et se pencha pour déposer un baiser sur sa pommette saillante. « Vous êtes très en beauté ma Bonnie. » Souffla-t-il. Il tourna le regard vers l’immense miroir qui ornait le mur d’en face et esquissa un sourire satisfait devant l’image qui s’offrait à lui.

Halloween, Halloween. Pour Sidonie c’était une fête comme les autres, sans plus. Et voilà comment s’était retrouvée la jeune femme, devant le Shake it, en faisant le queue, entourée de personnes déguisées en zombie pour la plupart et de vampires. De plus elle était vêtue en Bonnie. Elle attendait tout bonnement son Clyde qui était Liam. Et tout ça, parce qu’il avait perdu un pari.

La nuit dernière nos deux jeunes gens étaient dans un bar, souvent lorsque l’envie leur prenait de boire jusqu'à que l’ivresse s’empara de leur corps et d’insulter ceux qui leurs ont fait du mal. Ce soir-là c’était un pari autour de la tequila. Il avait misé que si la jeune rousse arrivait à boire 13 verres d’affiler cul sec, le jeune homme l’amènerait à la fête d’Halloween. Résultat, Sidonie gagna ce pari à l’aise et but un autre verre. Elle était certes un peu éméchée, mais elle tenait maintenant à l’alcool, avec toutes les virées qu’ils avaient faites, l’alcool c’était leur dada.

La jeune rousse n’avait pas trop d’idée de déguisement, mais elle ne voulait pas se déguiser en sorcière ou du genre. Elle voulait de l’originalité. C’est alors que Liam lui partagea l’idée de ce déguiser en Bonnie&Clyde, le plus célèbre couple de brigand de l’histoire. Très intéressée par l’idée, elle s’était trouvée exactement les vêtements de Bonnie chez un styliste. Pour en revenir à l’attente, la jeune femme scrutait sa montre. Il était 22h et toujours pas de Liam. Et comme elle ne s’y attendait pas, le jeune homme lui prit la main et elle n’eut pas le temps de dire un mot qu’elle était déjà dans le club. Il entraîna la jeune femme au bar et il se pencha vers elle, lui déposant un léger baiser sur sa joue. Sidonie regarda Liam avec un sourire en coin. « Je suis contente que le résultat vous satisfait. Je peux en dire autant sur vous mon cher Clyde. »

Le genre de soirée à thème, genre pyjama party ou Haloween, Jerry n'était pas un grand adepte. Lui, ses soirées préférées, c'était costard-cravate, avec toutes les filles ayant mis leurs robes de princesse, alcool à gogo et un groupe de rock qui met une putain d'ambiance comme on n'en a pas vu depuis le concert de Johnny Halliday au stade de France. Mais bon, le 31 octobre, dans les rues de Chicago et aux alentours, il n'y avait que Haloween dans tous les coins. On voyait déambuler des petits groupes de jeunes avec leur sac de bonbons qui balançaient la célèbre réplique « Des bonbons ou la mort. ». Vivement qu'ils grandissent n'empêche, qu'on nous fasse plus chier avec ça, que le père Noël n'est qu'une invention de Coca et que la petite souris en a marre de ramasser les dents parce que là, elle est ruinée la pauvre.

Enfin bref, 22h sonnait et Jerry s'ennuyait fermement ce soir-là. Pas de dessins animés, sauf des vieux trucs sanglants tout moche ni de documentaires sur le règne animal ni un bon match de baseball ou de basket. La déprime quoi. Une solution lui restait, aller à une soirée de Hallomachin. Et c'est ce qu'il fit, même sans déguisement. Comment ? Il enfila un costard cravate digne des plus grands moments d'Al Capone et orna sa tête d'un masque plus horrifiant encore que Scary Movie. La classe incarnée le Jerry je vous dis. Plus qu'à s'installer au volant de sa vieille Ford toute tunée et en voiture Simone, direction la boite « Shake It.».

Après une longue queue, Jerry entra non sans attirer le regard de quelques coquines qui se demandaient qui se cachait derrière ce sexy costume. Lui avait toujours le regard en coin. Et oui, on ne change pas un homme qui aime les femmes, toujours à regarder leur courbe et leur corps. A croquer. Jerry n'allait sans doute pas regretter cette soirée. En attendant, il se posa au bar et commanda une tequila serrée.

Halloween avait toujours été, pour Harlow, une fête hors du commun. Elle aimait l'effroi. Elle s'était préparée à cette soirée, organisée au Shake It, toute la matinée et avait choisi un costume noir qui ne ressemblait pas vraiment à celui d’une sorcière. Elle avait appris qu’avait lieu cette soirée, la veille, alors qu’elle dînait dans un restaurant. Sur le comptoir, une affiche représentant un vampire avait été collée et elle s’était elle-même donnée rendez-vous le lendemain soir, au Shake It.
Elle avait mis du crayon rouge au bas de sa bouche et avait représenté une coulée de sang ; du crayon noir autour de ses yeux, élargissant alors ses prunelles marrons ; et avait testée son rouge à lèvre rouge vif sur ses lèvres fines. Son visage était terrifiant et elle se doutait qu’on ne la reconnaîtrait pas. Pas même Ross. Elle sourit à l’idée de jouer une inconnue. Elle enfila un caleçon noir qui arrivait au niveau de ses genoux, un débardeur sobre et une cape noire qui couvrait ses épaules et son dos. Ses cheveux bruns tombaient lâchement sur ses épaules et elle décida d’y remédier en les attachant en un chignon. Son visage était pâle, ses yeux étaient rivés sur le miroir. Elle était satisfaite de son costume.
Le Shake It était à quelques minutes à pied de chez elle mais elle préféra utiliser sa vieille voiture. Les clés étaient cachés dans un tuyau, à l’arrière de la maison et elle dut patienter quelques secondes afin de s’en souvenir. S’asseyant au volant de sa voiture, Harlow posa son sac à côté, vérifia sa tenue dans le rétroviseur et mit le contact. Après maintes tentatives, la voiture démarra en trombe et en cinq minutes, elle était d’ores et déjà arrivée sur le parking du Shake It. Elle y avait déjà mis les pieds deux fois depuis son arrivée à Chicago. Elle n’y appréciait pas vraiment l’ambiance et elle n’avait personne avec qui y aller. L’extérieur était décoré d’une guirlande et de multiples toiles d’araignée. A l’entrée, une grande citrouille éclairée avait été posée sur le bitume. Les enfants la scrutaient et la touchaient, riant de leur mésaventure. Harlow s’engagea dans la longue queue constituée de jeunes tous déguisés en vampires. Après quelques minutes de patience, elle entra enfin dans le Shake It et se posa au bar, commandant une vodka. On lui servit, et elle se leva du haut tabouret et patienta dans un coin de la salle. Il était plus de vingt-deux heures, mais, pourtant, la soirée ne faisait que commencer !

Halloween, la soirée que la belle Bamby adorait depuis sa plus tendre enfance car à vrai dire elle avait toujours aimé les soirées un peu étrange. Penser à tous ses morts, ses histoires paranormales lui plaisait vraiment tout ça été très gore mais elle s’en moquait totalement comme tous les ans elle demandait à sa mère de lui faire un costume particulièrement original et on ne peut plus sexy ce qui ne plaisait pas toujours à son père qui était ultra-protecteur mais Halloween était la fête où les jeunes femmes pouvaient se déguiser très sexy tout en n’étant pas considérés comme des saintes ni touches.
En se réveillant le matin même la jeune femme avait entendu sa cousine Anouk hurlait contre Liam entendant des choses se casser dans la cuisine. Elle avait rapidement prit tous les oreillets roses qui se trouvaient sur son lit pour ne plus entendre le bruit avant de leur hurler de la fermer ! Elle s’était bien sûr vite fait sortie du lit par Liam qui l’avait une nouvelle fois levée du lit pour la coller sous la douche car mademoiselle saignait du lit du à la cocaïne une nouvelle fois et il ne voulait pas la voir dans cet état alors que lui-même en prenait. Bamby resta inanimée sous la douche avant d’en ressortir pâle. La jeune blonde se regarda dans le grand miroir de sa salle de bain et n’avait qu’une envie c’était de se recoucher tellement elle faisait peur mais il fallait encore qu’elle aille cherché son déguisement à Chicago dans l’atelier de sa mère. Ce n’était pas évident se préparer mais une fois habillée d’une petite robe avec un collant assez épais et une paire d’escarpins elle s’éclispsa en ville. Une fois son costume récupérée dans sa pochette elle rentra de nouveau à l’appartement, personne encore étaient ils tous partit ou pas encore arrivés ?! Bamb’ partit alors vite dans sa chambre pour reprendre une nouvelle douche et cette fois se faire la plus belle. Elle mit retira doucement ses vêtements pendant que l’eau bouillante coulée. Elle resta une bonne demi-heure sous la douche avant se sortir pour faire quelques petites boucles naturelles sur ses longs cheveux blonds. Du maquillage, elle n’allait pas hésiter, du noir, du noir et du noir. Son smoky eye était tout simplement divin, il ne manquait plus que la tenue. Une tenue de diablesse, avec de belles cornes et une pique de diable

Spoiler:

.
Elle prit alors sa petite pochette noire Chanel et partit dans sa mini cooper jusqu’au club où habituellement elle dansait. Quand elle arriva elle vit alors son cousin, sa coloc ce qui la fit sourire mais elle se dirigea alors avant tout vers le bar pour prendre une coupe de champagne. Très important…

Halloween avait toujours été une fête très appréciée par la famille Griffith, une fête que Sweva avait adorée lors de son enfance, mais dès la mort de ses parents, qui avait eu lieu le jour même d’Halloween, alors ce n’était pas surprenant que Sweva et Phoenix soient quelque peu ailleurs en ce jour. Mais Sweva avait prit tout ceci avec légèreté, ou en tout cas, en apparence. Elle avait pourtant ressenti le besoin de participer à cette fête, bien qu’elle savait parfaitement que Glen et Phoenix risquaient de l’en dissuader, puisque les tentations risquaient d’être trop présentes. Des tentations telles que l’alcool. Et pourtant, cela ne fit pas reculer la jeune femme, pas du tout même. Se rendant dans une boutique quelconque, elle avait finalement arrêtée son choix sur un costume blanc, qui ressemblait quelque peu à un déguisement de pin-up, bien que très élégant.



Spoiler:


La jeune femme avait bien faillis arrêter son choix sur les vampires, avant de se souvenir que la ville risquait d’être peuplé de cette créature, et les rares personnes qui connaissaient Sweva savaient combien elle appréciait être original, naturellement, les vampires furent bannis de sa mémoire en un fragment de seconde. Elle ne voulait pas se déguiser en Bella ou autre chose du genre. Préférant exhiber ses longues jambes ainsi qu’une classe insoutenable digne de Dita Von Teese, elle avait alors commencé à s’occuper de ses cheveux grâce à un fer à bouclé, pour finir par le maquillage, un trait d’eyeliner, du rouge à lèvres rouge digne des grandes dames. Bref, elle avait toute la panoplie pour passer une agréable soirée. Mais malgré son beau sourire, et son costume peu commun, Sweva sentait une espèce de malaise. Cela faisait à présent seize ans qu’ils étaient morts dans un attentat, et à cette pensée, le cœur de la jeune femme se contracta dans sa poitrine. Le regard perdu dans le vague, Sweva s’était finalement ressaisie avant de monter dans sa Mustang, direction le Shake It. Se garant malgré les nombreuses places de prises, la jeune femme avait finit par passer les portes du club, pour finalement se diriger vers le comptoir, histoire de se prendre une boisson… non alcoolisé, pour son plus grand malheur. Portant son cocktail sans alcool à la bouche, elle s'était alors demandée si sa sœur comptait se pointer ici, et surtout, dans quel costume ? Peut-être allait-elle refaire un remake du film "Il faut sauver Willy". À cette pensée, la jeune femme avait légèrement sourit, avant de se tourner vers la piste qui commençait peu à peu à se remplir. Peut-être allait-elle reconnaitre un visage familier. Elle l'espérait, car elle ne souhaitait en rien rester toute la soirée seule, puisque Sweva ne savait pas de quoi elle était capable en cas de solitude forcée.

Il ne s'était pas vraiment foulé pour le déguisement. Il avait juste assemblé quelques vêtements pour que tout ressemble à son modèle depuis des années. Se regardant dans la classe, c'était tout à fait lui et à la fois ça allait pour un simple déguisement. Il sourit doucement passant une main dans ses cheveux, tendant d'éviter de penser à Smoky. Evidemment il pensait à elle constamment, à chaque heure, du jour et de la nuit mais c'était juste très douloureux de se souvenir de cet enfant qu'elle n'allait pas gardé ou peut être pas. Il préférait ne pas se faire trop d'idées sur la question. Cela faisait deux semaines environ qu'il habitait Chicago, peu à peu il se faisait une place, il commençait à rechercher un travail dans les bars. Ayant reçu quelques propositions pour se produire sur scène, il n'avait pas hésité, c'était relativement bien payé mais ça n'était pas un travail fixe, même s'il avait réussi à avoir un contrat pour une dizaine de représentations, il savait également qu'il pouvait rester plus d'un mois sans travail. Ca n'était pas une vie pour faire vivre une femme et un enfant, il en était conscient. Soupirant, il pénétra dans le club et s'avança lentement vers le comptoir ou il prit une bière. Il espérait que ce serait une soirée qui lui changerait les idées, baissant la tête, il se tourna en remarquant toutes ses personnes déguisées. Tournant légèrement la tête, il fronça les sourcils en remarquant une tête qui ne lui était pas inconnue. Non ça ne pouvait pas être elle. Il sourit amusé et s'avança vers elle.

« Sympa ton déguisement. »

Il l'avait revu la dernière fois depuis des années. Ross savait qu'elle deviendrait quelqu'un d'important, ses parents avaient toujours rêvé que leur fille fasse de grandes études. Il baissa la tête, dire que Harlow avait été son premier amour, ça paraissait si loin.

Le bruit était assourdissant, il faisait une chaleur à crever et l’alcool coulait à flot. Liam était dans son élément. Relevant un peu son chapeau pour observer la foule il esquissa un sourire à la vue de toutes ces femmes aussi belles les unes que les autres. Oui, décidément il était dans son monde. Commandant une margarita pour la belle rousse qui l’accompagnait et un whisky pur malte pour lui-même il trempa ses lèvres dans le liquide ambré. La douce brûlure qui coula le long de sa gorge opéra en lui une pleine satisfaction. Il passa ses doigts sur la joue de sa compagne de soirée et esquissa un sourire charmeur. Il n’y avait jamais eu de réelle ambiguïté entre eux mais Liam savait apprécier la beauté d’une femme et Sidonie était l’une de celles dont on ne peut détacher le regard.

Sortit de ses pensées par une pression qui s’exerça dans son dos il se retourna pour faire face à sa meilleure amie. Il l’avait obligée à les rejoindre. S’il devait pâtir de devoir supporter une telle soirée il préférait le faire accompagné de ceux qui peuplaient sa vie au quotidien. Il pencha la tête de côté et l’observa un instant sans rien dire. Puis il se rapprocha doucement d’elle en souriant. « Ne pourrais-je pas goûter à la saveur de tes lèvres ? » Souffla-t-il avant de l’embrasser. Ce n’était pas un baiser d’amour, pas même un baiser de désir. C’était simplement une habitude. Liam embrassait les femmes qu’il aimait, c’était comme ça il ne fallait pas chercher plus loin.

Vidant son verre d’une traite il en commanda un autre qui subit le même sort. « Mes beautés ce soir on va s’amuser ! On oublie les briseurs de cœur, on oublie que la vie est minable et que le monde ne tourne pas rond et on s’amuse ! » Déclara-t-elle en levant son troisième verre qu’il goûta immédiatement. Les attrapant par la main il les entraîna vers la piste de danser. Il ne venir mais maintenant qu’il était là il voulait en profiter pour se changer les idées, pour draguer, danser, embrasser, chanter et surtout ne pas réfléchir. Se déhanchant avec ses amies sur la piste de danse il scruta la foule avec un sourire. « Les filles, je veux pas dire mais tous les hommes de l’assistance regardent dans notre direction, et je doute qu’ils soient tous gays. » Rit-il en enlaçant les deux belles plantes qui l’accompagnait.

Harlow était dans un coin de la vaste salle qui composait le Shake It. Les chansons défilaient. Pour le moment, elle n'avait aperçu personne qu'elle connaissait. Hormis Ross qui se tenait assis au bar, à quelques mètres à peine. Il n'avait pas changé. Il avait le même visage, les mêmes traits. Sa voix parvint jusqu'à ses oreilles et des frissons parcoururent son corps. Sa voix était la même. Il était identique, fidèle à lui-même. Il commanda une bière et posa ses yeux sur elle. Il parut même surpris mais pas mécontent de la voir. Il s'approcha d'elle et sourit. Il la fixa quelques instants avant de reporter son regard sur le sol, distrait. « Sympa ton déguisement. » déclara-t-il comme pour faire avancer la situation. Son visage était ferme et pâle mais il semblait heureux. Elle était contente pour lui. Elle était heureuse, lorsqu'il était heureux. Mais depuis peu, alors qu'il avait rencontré quelqu'un d'autre, elle était restée des heures à penser à lui. Mais il l'avait d'ores et déjà oubliée. Smoky allait épouser l'homme de sa vie, ils allaient former une famille, à eux deux. Ou même accompagnés d'un enfant. Elle poussa un long soupir, qui parut ne pas échapper à Ross qui haussa les sourcils, attentif et étonné. Ils étaient un couple, autrefois. Il lui avait dit de passer à autre chose, de tourner la page. Il lui avait dit de tirer un trait. Leur relation était terminée. Ils pouvaient rester amis. Il restaient amis, avait-il insisté. Que dire devant telle déclaration ? « Merci, Ross. Le tien aussi est pas mal. Smoky ne vient pas à la fête ? » marmonna-t-elle. Harlow baissa la tête. Elle ne se souciait pas tellement de sa réponse. Que Smoky soit ici, ou pas, cela lui était bien égal. Était-elle en tort car elle discutait tranquillement avec un ami ? Ses prunelles vagabondaient sur le sol. Ross se baissa à sa hauteur et s'assit à côté d'elle. Il garda le silence quelques instants puis posa une main sur son épaule. Il lui sourit et enleva sa main. Que signifiait ce geste ? Ce n'était qu'un geste amical, selon elle mais il ne l'avait pas touchée depuis si longtemps. Le contact de sa peau sur la sienne la fit frissonner.

Ca lui faisait plaisir de la revoir. Il ne s'étaient pas vus depuis des années et Harlow était une fille qui avait compté dans sa vie. Ross la complimenta sur son déguisement, amusé et croisa son regard. « Merci, Ross. Le tien aussi est pas mal. Smoky ne vient pas à la fête ? »

Il hocha la tête une seconde puis la baissa lorsqu'il entendit le prénom de Smoky. Il lui avait parlé d'elle bien entendu, Harlow savait qu'il partageait sa vie avec Smoky et qu'il était heureux même si en ce moment les choses étaient compliquées.

« Non, je crois pas. Elle travaillait ce soir, donc...et elle se repose. » ajouta t-il simplement. S'asseyant près d'Harlow, il déposa rapidement sa main son épaule et la retira en souriant. Il ressentit une chose très étrange venant d'Harlow et fronça légèrement les sourcils avant de se détendre. Il passa une main dans ses cheveux, soupirant légèrement. Ross s'en voulait d'avoir laissé Smoky à l'appartement toute seule, depuis quelques temps il évitait un peu, il s'en voulait de devoir l'admettre mais cette situation avec le bébé était très dure pour lui. Smoky n'avait pas encore prit de réelle décision et lui voulait affreusement cet enfant; il secoua la tête et décida de se changer les idées en se levant. Harlow rigola en le regardant et ils s'installèrent un peu plus au calme dans une salle derrière un rideau.

« T'a pas vraiment changé depuis tes 18 ans. » dit-il avec un sourire. Buvant une gorgée de sa bière, il avait peu d'amis ici donc Harlow était officiellement la première véritable ami qu'il avait à Chicago et c'était très agréable. Leur relation autrefois était très différente de celle d'aujourd'hui, évidemment mais ça ne semblait pas les gêner et il en était content.

« Et alors dis moi, tu es venue toute seule ici ? Pas de petit ami ? » ajouta Ross avec un sourire en coin.

« Non, je crois pas. Elle travaillait ce soir, donc...et elle se repose. » dit-il simplement, d'un ton étouffé. Son visage changea légèrement. Il ébouriffa rapidement ses cheveux et reposa son regard sur Harlow, qui s'ennuyait quelque peu. Elle s'éclaircit la gorge, appuyant la main sur sa nuque et passa une main dans ses cheveux. Ils se levèrent et se rassirent quelques mètres plus loin, au calme. Ils pourraient enfin discuter. Ils s'étaient d'ores et déjà rencontrés, depuis qu'ils s'étaient quittés, en Europe mais ils n'avaient jamais pu parler. Ils s'étaient adressés des sourires polis, des saluts ponctuels mais jamais rien de plus. Ils n'avaient jamais pris le temps de se mettre à jour, ensemble. Harlow ne savait pas très bien si leur relation pouvait continuer, autrement. A vrai dire, elle était perdue. Elle était perdue au milieu d'amour et de haine. Elle ignorait si elle devait parler de leur relation à Ross. Si cela les éloignerait. Ou, au contraire, les rapprocherait. Elle ignorait tout. Peut-être avait-il changé. Peut-être s'était-il affirmé. Ou au contraire, peut-être s'était-il renfermé sur lui-même. Peut-être même, il ne se souvenait que de vagues souvenirs partagés avec Harlow. « T'a pas vraiment changé depuis tes 18 ans. » s'exclama-t-il, ouvert. Elle sourit. Ses goûts avaient-ils également changé ? La trouvait-il toujours aussi mignonne ? Sans doute. Mais il préférait Smoky. Cela se voyait dans ses yeux. Il était ailleurs. Il semblait avoir des problèmes qui l'empêchait d'être avec elle. Smoky, encore une fois. « Et alors dis moi, tu es venue toute seule ici ? Pas de petit ami ? » ajouta-t-il, le sourire jusqu'aux oreilles. Cherchait-il un rendez-vous à quatre ? Harlow secoua la tête, pensive. Que pouvait-elle lui répondre ? Si elle acquiesçait, il la prendrait en pitié. Si elle disait non, il serait rassuré. Elle ne voulait que son bonheur mais ce n'était pas dans ses habitudes de mentir. Elle détestait mentir, à vrai dire. Et elle savait que Ross savait lire dans son regard. Et elle savait qu'il le faisait encore. Finalement, elle acquiesçait et fixa le sol. Elle aurait voulu ajouter quelque chose mais que pouvait-elle dire de plus ? Elle n'avait personne ici, hormis quelques voisins. « Je suis venue pour mon boulot. Tu sais, je suis avocate maintenant. J'ai ... J'ai été mutée, si on veut. » marmonna-t-elle, d'une voix rauque et quelque peu cassée. Elle passa une seconde fois la main dans ses cheveux bruns et tendit un sourire à Ross. Celui-ci le lui rendit et but une gorgée de sa bière. Ceci ramena Harlow à la réalité et elle fit de même, avec son verre de vodka. Ross souhaitait une amitié stable et il croyait avoir trouvé une amie. Harlow, elle, souhaitait quelque chose d'autre. Mais elle savait que c'était peine perdue. Comme si elle allait renoncer à cela ! « Je suis content pour toi si tout va bien. Comme tu l'as dit le jour de notre séparation, on se retrouverait. On s'est retrouvés mais autrement. » Il sourit et vida son verre de bière. Il ne semblait pas ressentir le malaise qui régnait entre eux deux. Il était heureux. Heureux dans sa vie. Il avait amour et bonheur. Et elle n'avait ni l'un ni l'autre. Elle n'avait qu'argent et travail.

Il était content d'être là avec elle. Harlow avait été son premier amour et bien que ça n'est pas duré entre eux, il était heureux de voir que tout se passait bien pour elle et que leur relation était agréable pour chacun. S'asseyant un peu plus loin, ils restèrent un bon moment au calme à rigoler, à parler de tout et de rien, c'était plaisant. Quelque part, elle lui changeait les idées. Dans un sourire, elle se confia à lui sur sa vie actuelle.

« Je suis venue pour mon boulot. Tu sais, je suis avocate maintenant. J'ai ... J'ai été mutée, si on veut. »

Il lui adressa un sourire et hocha la tête. Il savait qu'elle deviendrait quelqu'un d'important et talentueux. C'était tout elle ça. Avocate, en y réfléchissant ça ne l'étonnait pas. « Génial, si un jour j'ai besoin, je viendrais te trouver. » ajouta t-il en rigolant.

« Je suis content pour toi si tout va bien. Comme tu l'as dit le jour de notre séparation, on se retrouverait. On s'est retrouvés mais autrement. »

Ross leva les yeux vers Harlow, suspicieux et fronça les sourcils très légèrement. Evidemment, il n'avait pas du tout la même relation qu'avant mais ça n'empêchait pas d'être amis. Il posa doucement sa main sur la sienne et sourit.

« Je t'ai dis qu'on se retrouverait oui. Et ça me fait plaisir vraiment, on aurait même du garder contact après notre séparation. Ca nous empêchait de rester bons amis. Je suis content vraiment. »

Ils enchainèrent les verres durant une bonne partie de la soirée, avec modération toutefois. Mais il n'allait certainement pas pouvoir rentrer en voiture jusqu'à l'appartement de Smoky. Il baissa la tête alors qu'Harlow lui parla du bon vieux temps, de leurs moments ensemble. Il se souvenait de ce qu'il avait vécu mais c'était loin désormais, il avait l'impression réellement vieux.


« Ca me parait vraiment loin, on était jeunes et insouciants. Aujourd'hui j'ai prit presque dix ans d'un coup, ça me fait peur parfois. Je me sens presque vieux. » lança t-il amusé de ses propos.

Pendant un instant, il n’y eût rien, hormis quelques verres qui s’entrechoquaient, en face. Les personnes autour d’elle avaient l’air heureux. Ils s’embrassaient, ils étaient fiers. Ils veillaient à leurs costumes ; ils buvaient tranquillement leur coupe de champagne. « Je t'ai dit qu'on se retrouverait oui. Et ça me fait plaisir vraiment, on aurait même dû garder contact après notre séparation. Ca nous empêchait de rester bons amis. Je suis content vraiment. » s’exclama-t-il d’un ton joyeux. Il était heureux, lui aussi ; elle ne l’était pas. Il ne comprenait donc rien. Harlow rétablit sa coiffure, passa une main dans ses cheveux bruns et le scruta quelques minutes, en silence. La salle dans laquelle ils se tenaient était calme ; aucun bruit ne parvenait jusque là – même la musique ne pénétrait pas. Elle lui narra quelques épisodes de leur vie commune. Il l’écoutait avec attention mais, néanmoins, elle sentait qu’il ne se le rappelait pas réellement. Il paraissait intéressé, comme lorsqu’on raconte une histoire irréelle. Mais leur histoire avait existé ; leur amour était révolu mais cela n’empêchait les souvenirs. Harlow, elle-même, n’était pas prête à tout abandonner. « Ca me parait vraiment loin, on était jeunes et insouciants. Aujourd'hui j'ai pris presque dix ans d'un coup, ça me fait peur parfois. Je me sens presque vieux. » ajouta-t-il avec un sourire amusé. Il lui tendit un regard complice et remplit son verre de bière. La jeune femme fit un sourire forcé mais avala bruyamment sa salive. Elle ne voulait pas qu’il dise cela. Etait-ce donc terminé ? Oui ça l’était. Mais elle ne pouvait pas le réaliser. C’était trop proche, pour elle. C’était le premier amour et on n’oublie jamais le premier amour. Lui-même devrait le savoir. Elle prit sa main et la garda quelques instants. Elle garda les yeux rivés sur lui. Elle n’avait pas honte de le regarder : il avait été sien, à une époque bien moins compliquée que celle-ci. Elle souleva sa cape noir et en extirpa une vieille photo prise en Europe où Ross et elle posaient, en maillot, sur une bouée. Ils s’embrassaient ; ils s’aimaient. Elle la lui tendit et il l’accepta avant de l’examiner silencieusement. « Je pense que ce n’est pas si loin que tu le dis. Tu sais, j’ai tellement pensé à nous, durant toutes ces années. Je sais que tu as une nouvelle femme dans ta vie, que je n’y fais plus partie. Mais tu devrais savoir que j’ai toujours ce que je veux. » murmura-t-elle à l’oreille de son ancien compagnon. Harlow se glissa sur le sol et, prenant garde à ne pas trébucher, marcha d’une démarché élégante jusqu’à la salle de danse où étaient posés des dizaines et des dizaines d’invités. Elle se mélangea à la foule et ondulait ses hanches, au rythme de la musique. Elle lui avait tout dit. Elle avait tout ce qu’elle voulait. Et elle adorait obtenir ce qu’elle ne pouvait pas avoir ; c’était tellement plus excitant. Elle sentit une main sur son épaule droite et elle se retourna vivement, avant de faire face à Ross, les traits fermes. « Viens avec moi, là-bas. On a besoin de parler. » déclara-t-il, soucieux. Elle le suivit de près, ravie de lui avoir enfin confié ce qui se trottait dans sa propre tête.

Evidemment il avait eu une réelle histoire avec Harlow mais ça appartenait au passé et il espérait sincèrement qu'elle trouve quelqu'un un jour. Soudainement, Harlow se leva et lui tendit une photo, il l'examina attentivement et fronça les sourcils, c'était une photo d'eux, en vacances en train de s'embrasser. Pourquoi se baladait-elle avec une photo d'eux à l'époque ou ils étaient en couple ?

« Je pense que ce n’est pas si loin que tu le dis. Tu sais, j’ai tellement pensé à nous, durant toutes ces années. Je sais que tu as une nouvelle femme dans ta vie, que je n’y fais plus partie. Mais tu devrais savoir que j’ai toujours ce que je veux. »

Ross fronça de nouveau les sourcils, inquiet et suspicieux. Harlow se leva et la suivit du regard jusqu'à la piste de danse. Il était confus, un peu gêné même. Qu'était-il en train de se passer ? Ross la regarda attentivement et partit la chercher en se plantant devant elle. « Viens avec moi, là-bas. On a besoin de parler. »

Il l'entraina dans la salle privée ou ils étaient il y a quelques minutes et la fixa. « Qu'est-ce qu'il y a Harlow ? »

Il n'avait pas très bien le sens de sa phrase "J'ai toujours ce que je veux." on aurait dit qu'elle regrettait leur séparation, soupirant, passant une main sur son visage. Il était légèrement troublé parce qu'il était en train de se passer, Ross s'écarta légèrement.

« On est encore amis, tu peux me parler si tu le souhaites. »

Ross saisit son bras et l’emmena dans la salle à l’accès privé, où le calme régnait et qu’ils venaient de quitter. Ses yeux étaient avides ; ses pensées se brouillaient. Il gardait son calme mais ses mains tremblaient, son regard le trahissait. Arrivés à l’abri des regards, il la fixa un moment et la soutint du regard. Il attendait une réponse mais elle, ne savait pas laquelle lui donner. Elle avait dit ce qu’elle avait sur le cœur. Elle en avait assez. Elle en avait assez de se mentir à elle-même. Ces paroles … Ces paroles étaient essentielles. « Qu'est-ce qu'il y a Harlow ? » dit-il d’un ton serein. Ne savait-il donc pas ce que ces paroles rapportées signifiaient ? Elle le désirait. Elle le désirait plus que n’importe qui. Elle l’aimait. Et elle savait que cet amour sans retour durait plus que tout. Elle l’aimait depuis ses dix-huit ans. Aujourd’hui, elle en avait vingt-six et ses sentiments n’avaient fait que croître. Alors, c’est difficile d’imaginer que ces sentiments ne seraient plus, un jour. Ross poussa un long soupir, passant une main sur son visage ferme, avant de s’écarter d’elle. Il regrettait de lui avoir parlé, sûrement. « On est encore amis, tu peux me parler si tu le souhaites. » ajouta-t-il, anxieux. Ces mots arrachaient la bouche de Harlow. Elle ne pouvait pas s’avouer elle-même qu’elle répondait au charme d’un garçon, qu’elle ne pouvait pas y résister, depuis plus de huit années, maintenant. Elle réajusta son caleçon noir qui descendait jusqu’aux genoux et se concentra sur la solution. Elle respirait bruyamment et doucement. Ses mains étaient posées sur la table froide, posée à côté d’elle et ses doigts, en éventail, étaient tendus. Elle également était tendue. Ses lèvres remuaient, mais aucun son ne sortait de sa propre bouche. « On est encore amis, tu peux me parler si tu le souhaites. » murmura-t-il à son intention, lui tapotant gentiment l’épaule, comme il en avait l’habitude auparavant … Ils étaient heureux. Elle se souvint alors qu’il ne fallait pas ressasser le passé. Sa mère le lui avait répété tant de fois, ignorant encore son histoire amoureuse mal terminée avec ce Ross. « Tu es heureux, Ross. Et je suis contente pour toi, sincèrement. Mais tu penses tout avoir. Tu es bien trop naïf. Tu devrais savoir, pourtant, que tu ne peux pas avoir l’amour de cette Smoky et mon amitié. C’est bien trop dur, autant pour moi que pour Smoky. Je ne te demande pas de choisir ; je sais que ton choix est déjà fait. Je te dis simplement que j’ai toujours ce que je veux. Et ce n’est pas mon ex qui va m’en empêcher. » déclara Harlow, s’éclaircissant bruyamment la gorge. Elle ne voulait pas le vexer. Elle voulait simplement mettre les choses au clair. Ross roula des yeux, puis la scruta à nouveau. Il n’avait pas l’air furieux. Il était simplement surpris. Il s’attendait sûrement à quelque confidence idiote. « Tu m’aimes encore, alors. » marmonna-t-il, n’osant plus la regarder dans les yeux. Il enleva sa main de l’épaule de son ex-petite-amie et se leva. Harlow aurait tant voulu le retenir. Mais elle ne trouverait pas le cran pour faire cela. Non pas qu’elle en manque. Finalement, il se rassit à côté d’elle. Sa mine avait changé. Il était moins pâle. Ses yeux la fixèrent. Il était serein. Il avait sans doute trouvé ce calme avec Smoky. Elle, n’aurait pu le lui donner. Elle haussa les épaules, pour toute réponse et se tint droit sur sa chaise.

HJ : un peu d'action

La main sur son visage, il était sidérée de ses gestes, de ses mots. Harlow avait compté pour lui, énormément, il l'adorait vraiment mais c'était une amie rien d'autre. Il avait été amoureux d'elle c'était un fait, mais désormais tout ça était très loin. Il croisa son regard et lui dit qu'il fallait qu'elle lui parle si elle souhaitait.

« Tu es heureux, Ross. Et je suis contente pour toi, sincèrement. Mais tu penses tout avoir. Tu es bien trop naïf. Tu devrais savoir, pourtant, que tu ne peux pas avoir l’amour de cette Smoky et mon amitié. C’est bien trop dur, autant pour moi que pour Smoky. Je ne te demande pas de choisir ; je sais que ton choix est déjà fait. Je te dis simplement que j’ai toujours ce que je veux. Et ce n’est pas mon ex qui va m’en empêcher.

Il hocha la tête, très gêné et baissa la tête en s'écartant soudainement d'elle. « Tu m’aimes encore, alors. »

Pourquoi est-ce que ça arrivait maintenant ? Tout était confus avec Smoky même s'il l'aimait de tout son être. Il s'avança légèrement vers elle.

« Je suis désolé vraiment. Ecoute- Smoky est enceinte. Je te dis pas ça pour te faire de la peine, et même si c'est un peu difficile en ce moment entre elle et moi, je l'aime. »

Il soupira. « Tu trouveras quelqu'un qui t'aime, j'en suis sûr, tu as tout pour toi alors...tu verras. » ajouta t-il à son égard, avec un sourire réconfortant.

La fête battait son plein. Alcool et musique étaient les meilleurs amis qu’ils soient. Sidonie se tourna vers son jeune ami qui regardait avec ce regard de braise toutes les jeunes femmes qu’il pouvait apercevoir. Elle souriait puis elle balaya de son regard émeraude la salle qui était pleine à craquer. Son jeune ami commanda une Margarita pour elle et pour lui un scotch. Elle secoua légèrement la tête. « C'est gentil de penser à moi, mais je ne vais pas me saouler avec un scotch, tu l’as déjà vu par toi-même. Elle trinqua tout de même avec Liam, buvant sa boisson à petite gorgée. Alcoolique elle ? Nan, adepte de la bonne boisson c’est tout. Sidonie ferma les yeux lorsque les doigts de Liam caressèrent sa joue. Elle s’était toujours amusée avec lui et ce n’était pas prêt de s’arrêter.

Sidonie se retourna lorsqu’elle entendit une voix de femme interpellait Liam. C’était une jolie brune avec un costume de pirate. Elle devait être une de ses connaissances proches de Liam vu son baiser. D’ailleurs toutes les femmes rêveraient ne serait-ce qu’un instant qu’il pose un regard fiévreux sur elle et qu’il les touche. Sidonie réajusta son béret, qui lui donnait chaud. Elle regarda son verre puis elle le but cul sec, elle en avait marre de cet alcool doux.

Elle commanda un autre verre mais cette fois-ci un bon whisky pur malt et le but aussi d’une traite, écoutant par ailleurs les paroles du beau brun. « Pour sûr que l’on va s’amuser ! Oui au placard les vieux débris ; et puis que la fête commence ! » Aussitôt dit, aussitôt fait. Le jeune entraîna les deux jeunes femmes sur la piste de danse. Sidonie dansait sur le rythme de la musique, ce qu’elle pouvait s’éclater.La jeune rousse ria légèrement au dernière paroles de son ami. Elle profita de son enlacement pour chuchoter à son oreille. « Tu sais bien que l’on aime se faire désirer par de multiples façons. Regardes-moi toute ses femmes qui te dévore des yeux et qui n’espèrent qu’une chose : un tendre baiser de ta part. »

Tout était brouillé dans sa tête ; cela se voyait, cela se sentait. Son regard était confus. Il avait voulu jouer. Il l’a fait mais il a perdu. Harlow le regarda, du coin de l’œil et s’impatientant, tapa son talon droit sur le sol, à intervalles réguliers. Elle ne savait pas quoi dire. La situation était gênante, mais elle avait connu bien pire. Elle n’était pas effrayée par de tels affrontements. Elle était tellement habituée à avoir de la concurrence, et, bizarrement, elle aimait ça. « Je suis désolé vraiment. Écoute, Smoky est enceinte. Je te dis pas ça pour te faire de la peine, et même si c'est un peu difficile en ce moment entre elle et moi, je l'aime. » dit-il, s’avançant vers elle. Il était désolé. Ses mains étaient croisées, au niveau de ses cuisses et ses joues, légèrement empourprées. Elle le connaissait tellement. Il ne lui était pas étranger, ni inconnu. Au fond, il n’avait pas changé. « Tu trouveras quelqu'un qui t'aime, j'en suis sûr, tu as tout pour toi alors...tu verras. » ajouta-t-il, arborant un sourire forcé. Il poussa un long soupir et se souvint qu’il devait lui être aimable. Ses lèvres étaient retroussées, ses commissures légèrement relevées. Il aimait Smoky. Il l’aimait. Et, elle, qu’attendait-elle, là, les bras ballants et la tête posée contre le mur en brique du Shake It ? La vie continuait, pour lui comme pour elle. Mais elle ne pouvait pas continuer sans lui. Il avait été son repère, son ami, son confident et bien sûr son amoureux pendant tant de mois. Il l’avait écoutée, il l’avait conseillée et réciproquement. Aujourd’hui, elle était seule. « Je ne veux personne d’autre. Je te veux, toi. Et tu me connais assez bien pour me croire. As-tu cru en notre relation ? Je n’ai plus eu de petit-ami après toi – hormis, bien sûr, des petits coups d’un soir mais ça n’a aucune importance ! Je t’aime, Ross et toi, tu m’as remplacée. Tu ne peux comprendre combien je souffre, aujourd’hui. Alors fiche le camp, maintenant ! » hurla-t-elle dans le Shake It, sentant les larmes lui monter. Ce n’était plus elle. Elle devait rester calme. Harlow Dewitt traitait les choses avec quiétude. Harlow Dewitt était une âme sans cœur. Jusqu’à aujourd’hui. Ross hésita quelques instants. Ses yeux la fixaient. Il était confus. Il ne tenta pas de fuir. Autour d’eux, de nombreuses personnes avaient vérifié que tout se passait bien, inquiétées par le hurlement de la jeune femme. « Je t’ai dit de partir. Alors, s’il te plaît, fais-moi plaisir, pars avant que je ne tente de t’étrangler. Laisse-moi respirer. Je ne veux plus te voir. Je ne veux plus te croiser. Plus jamais. Et oublie cette amitié dont tu m’as parlé. Pars ! » cria-t-elle une nouvelle fois, prise de sanglots. A présent, les larmes coulaient sur ses joues et ses yeux, rougis, étaient rivés sur le sol.

La vie de la prison était certes très différente de celle en liberté conditionnelle. Malgré tout, il se sentait toujours prisonnier de lui-même et ne savait plus comment réagir face au monde. Après avoir passé cinq ans à l’intérieur, le dehors lui semblait intouchable. Cependant, Malcolm était persuadé que s’il faisait un effort pour se réintégrer à la société, il parviendrait à mettre de côté le passé et se reconstruire une vie. Ce serait extrêmement difficile, mais nécessaire à sa survie. C’est pourquoi ce soir il se préparait à aller à une fête d’Halloween où pas mal de monde serait. C’était l’occasion idéale pour se refaire une identité. C’est pour cette raison que Malcolm était vêtu d’un ensemble de chevalier, un peu trop lourd et inconfortable, mais assez joli. Il prit un taxi jusqu’au club et entra dans celui-ci en payant le montant pour la soirée. Lorsqu’il rentra, il regarda autour de lui, et ne perdit pas une seconde pour la remarquer. Eden. Elle rayonnait parmi tous ces gens. Immanquable. Liam avait raison : tous les hommes regardaient dans la direction du petit trio qu’ils formaient. Il fallait avouer que cette rouquine avait du charme et un style bien accrocheur. Seulement, l’un des hommes de cette salle les fixait encore plus que tous les autres, et ce n’était pas réellement à cause de la beauté des deux femmes, bien que la brunette fût à ses yeux la plus belle femme présente à la fête. Non, il la regardait plutôt parce qu’elle avait autrefois représenté tout ce qu’il désirait. Elle était sa vie, en quelque sorte. Malheureusement il n’avait jamais su être à la hauteur de la femme de sa vie, et à cause de ses conneries, le destin les avait séparés quelques années plus tôt. Cinq ans. Cinq années s’étaient écoulées depuis qu’il avait été mis en prison pour deal de drogues ainsi que le meurtre d’un policier. Meurtre avec lequel il n’avait rien à voir, sauf d’en avoir été témoin malgré lui. Il l’aimait encore, malgré le temps passé loin d’elle, à se dire qu’il devait l’oublier, parce qu’elle l’avait probablement fait de son côté. D’ailleurs, il la regardait agir avec cet homme, et il se disait qu’il était peut-être bien son amoureux. Celui qui avait pris sa place. Il en fut dégoûté et détesta Liam dès le premier regard. Alors qu’il les regardait s’amuser, il se pétrifia sur place lorsque son regard croisa celui d’Eden. Sa belle Eden. Elle avait pu le reconnaître. Elle se souvenait de lui, probablement contre son gré, mais quand même. Malcolm ne savait plus du tout comment agir. Il voulait qu’elle lui saute dans les bras, l’embrasser follement, lui dire qu’il avait pensé à elle à chaque seconde, chaque minute, chaque heure et chaque jour de sa sentence. Il ne fut cependant capable que de s’avancer lentement vers elle, ridicule dans son costume, et de lui bégayer : « Je … je … je suis désolé, Eden. » Ses lèvres tremblaient. Ses yeux se mouillèrent.

Il n’avait jamais voulu la blesser, jamais voulu lui faire autant de mal. Il s’était promis de ne jamais être la cause de sa souffrance. Il avait échoué, royalement. Tout était arrivé tellement vite, il n’avait même pas pu prendre le temps de prendre une décision réfléchie. Les quatre jours avant son arrestation avaient été comblés par l’angoisse et les remords, et son procès ne fut pas assez long pour lui permettre de préparer quoi que ce soit quant à sa relation avec Eden. C’est pourquoi, lorsqu’on le mit en prison, il refusa de la voir. Parce qu’il ne savait pas quoi lui dire. Après, tout avait déboulé et tout s’était fait par lui-même. La lettre avait été écrite sur une sorte de coup de tête, un sentiment d’inutilité dans sa vie, bien que ça lui brise son propre cœur. Et elle n’était plus jamais revenue le voir. En même temps, s’attendait-il vraiment à ce qu’elle insiste, après une lettre pareille ? Non. C’aurait été beaucoup trop lui demander. Bref, lorsqu’il revit Eden, ce fut comme un coup de poignard au cœur. Certes, elle avait changée, mais elle restait tout de même celle qu’il avait aimée de tout son cœur. En cinq ans, tout le monde change. Lui-même montrait beaucoup de différences physiques notables. Ses traits étaient plus durs qu’avant, lui qui semblaient auparavant si innocents. Ses cheveux étaient coupés plus courts, aussi. On les lui avait coupé quand il était entré en prison, et depuis, sans savoir pourquoi, il préférait les porter ainsi. Mentalement aussi, Malcolm n’était plus le même. Tout le monde le dit : la prison change énormément un homme. Elle le transforme en bloc de glace. Cependant, devant elle, il ne pu s’empêcher de fondre. C’était insoutenable. Durant ses excuses, Eden se mordit les lèvres, comme pour s’obliger à ne pas craquer. Elle hésita un moment, choisissant probablement ses mots dans sa tête. Puis elle parla. Sa voix était la même qu’autrefois. Assez grave, mais toute une mélodie pour lui redonner sa féminité. Il haussa les épaules avec un petit rire déconcerté suite à sa question. La situation était d’un ridicule. Il fronça les sourcils. « La même chose que toi, Eden. Je fête Halloween. » Ne lisait-elle pas les journaux ? Les médias s’étaient fait un plaisir de répandre sa libération à la ville entière. Il ne pouvait croire que personne ne l’avait mise au courant de son retour. Il regarda les amis de la jeune femme derrière elle et reposa son regard sur la principale concernée. « Peut-on aller discuter ailleurs ? » La piste de danse n’était pas l’endroit idéal pour des retrouvailles de ce genre.

Elle ne savait plus quoi penser. Qu'il parte, qu'elle l'oublie, qu'on lui fasse un lavage de cerveau n'importe quoi mais elle ne voulait pas etre ici en ce moment avec lui. Elle s'était promis de passer une bonne soirée, dans la joie, les rires, la bonne humeur ... Au lieu de ça, il y aurait sans doute des larmes, de la tristesse et de la colère pour Eden. Elle cherchait quelque chose du regard, quelque chose qui ferait qu'elle ne serait pas obligée de le regarder lui. Elle fixa ses chaussures, faute d'avoir trouvé mieux. Elle ne pourrait pas l'éviter, il allait falloir faire avec. Et même si elle pensait le haïr en ce moment, au fond d'elle, elle aurait voulu lui sauter au cou, sentir ses lèvres contre les siennes, passer ses mains dans ses cheveux, qui étaient d'ailleurs coupés. Elle releva la tete. Osait-il rire en pareille situation ? Elle, avait envie de pleurer, et lui ... Leurs regards se croisèrent. C'en était fait, elle ne pouvait plus le quitter des yeux. Chaque partie de son visage, chaque parcelle de peau, rien ne lui échappait. Elle ne savait que répondre. Il fêtait Halloween ... Elle se demandait si il avait garder quelques contacts d'avant la prison, si il connaissait quelqu'un ici, à part elle bien entendu. Eden remarqua que plusieurs personnes observaient leur petit manège. Elle eut envie de leur crier d'aller voir ailleurs, que ce n'était pas un spectacle, mais après tout ils étaient dans un lieu public, bondé, alors elle ne pouvait leur en vouloir. Elle aurait sans doute réagit de la même façon en pareille situation. Elle savait que Liam avait compris qui était le jeune homme qui parlait avec elle en ce moment. Elle pensait déjà au moment ou elle pleurerait dans les bras de son meilleur ami, plus tard dans la soirée ou le lendemain. Malcolm lui demanda si ils pouvaient aller ailleurs pour discuter.

« D'accord ... »

Elle n'avait pas la force de dire non, elle se sentait faible alors elle marcha d'un pas décidé vers le coin bar. Elle commanda un verre de whisky, car elle en aurait sans doute grand besoin. Dès qu'il fut arrivé, elle en absorba une grande gorgée, respira un bon coup et sortit un bout de papier froissé qu'elle posa sur le comptoir. C'était l'article de journal concernant la libération de Malcolm et de l'autre dealer.

« Vais-je avoir le droit à des explications maintenant ? »

Elle le foudroya d'un regard accusateur. Trop longtemps qu'elle attendait des réponses, trop longtemps qu'il lui avait écrit cette simple lettre qui avait anéantie sa vie sentimentale, trop longtemps qu'elle attendait de le revoir pour lui crier dessus ... Mais elle en était incapable. Elle s'était meme entrainée devant la glace pour se préparer à cette situation. Et maintenant qu'elle y était, rien ne sortait. Enfin pas vraiment. Eden se détourna de lui. Elle ne put contrôler le flot de larmes qui coulait de ses yeux. Son corps tout entier s'affaissait sous les pleurs. Elle regarda l'homme qui l'avait tant fait souffrir, qu'elle avait tant aimé. Ses yeux étaient rougis par l'eau qu'ils avaient déversé, ses joues étaient humides.

« Pourquoi je ne parviens pas à te détester ? J'aurais voulu que tu ne viennes pas ce soir. Chaque jour, chaque nuit, je pense à toi je n'arrive pas à t'oublier. Je t'aime et je te haie à la fois. J'en peux plus. »

Elle avait débité son flot de paroles, sans s'arreter, sans reprendre son souffle. Les larmes coulèrent de plus belle. Elle ne voulait pas qu'il la voit comme ça, aussi vulnérable, aussi sotte. C'était semble-t-il trop tard.