Dox.Quinn ♣ SHIT HAPPENS. fini

Citation :

On se demandait certainement se qui se cachait derrière les grands yeux marrons de la petite. Cet air naïf sur le visage et pourtant doté déjà d’une grande intelligence. Elle se moquait des regards interrogateurs de ses camarades d’école… « Camarades », jamais elle n’a su dire pourquoi ce mot avait été désigné pour les personnes d’une même classe, ils étaient des emmerdeurs, des enfants stupides, puérils, des dégoutants, des m’as-tu vu, des piles électriques… Tous sauf camarades. La jeune Mahadox détestait lorsque ces enfants rigolaient des autres plus faibles, les repoussaient, lorsqu’ils se croyaient supérieur aux autres alors qu’ils n’étaient même pas fichu de réciter leur table de multiplications, lorsqu’ils étaient violent, agressif, et qu’ils se croyaient tous permis. C’est pourquoi la jolie brune préférait la solitude à leur compagnie, et c’est aussi pour cela que chaque récréation la petite prenait place en dessous du platane de la cours, seule avec son petit livre. Elle était un mystère pour tous, adulte comme élève. Il faut dire que la différence à toujours intriguer, repoussé, c’est d’ailleurs pour cette raison que la petite avait été envoyée à plusieurs reprises chez le psychologue de l’établissement en vain. Elle n’était pas antisociable, juste différente.

Il faut toujours savoir que le problème des enfants ne vient pas de l’enfant en lui-même, il faut remonter un peu plus loin dans leur source pour comprendre. Effectivement c’est ce qui se cachait derrière la solitude de la jeune fille, ses parents étaient tout le contraire d’elle ; elle était intelligente, ils étaient bête. Elle était réfléchie, ils étaient irréfléchis. Elle était civilisée, ils étaient irrespectueux. Son père Niels était un homme violant, grossier, il aimait avoir de l’emprise sur tout, et c’est sur sa mère Shannee qu’il en avait le plus. Shannee était une femme naïve, superficielle, elle avait besoin de quelqu’un pour vivre, c’est en étant soumise à un mari violant qu’elle s’en sortait le mieux. Pitoyable existence.

Comme à son habitude, l’anxiété faisait mordre les lèvres de la jeune fille. Elle avait les mains moites et l’air glacial fouettait son visage. La belle avait atteint sa majorité, et depuis son enfance, la petite avait évoluée. Le caractère de la belle s’était transformé ; d’une petite fille timide et reculée elle avait fait place à une jeune femme au caractère bien trempée, et indépendante. Comme à son habitude lorsqu’elle franchit la porte de sa maison, un mal être s’installa dans sa poitrine, Mahadox avait horreur de cette maison, de cette ambiance, aujourd’hui elle était bien décidée à mettre fin à cet enfer. Elle n'eut pas le temps de refermée la porte que la voix de son père tremblait déjà dans la cuisine.
« Mahadox-Quinn qu’est ce que tu as foutu pour rentrer à une heure pareil ?! »
« Je t’ai déjà dit hier qu’on avait une excursion avec le lycée ! »
« Tu me prends pour un fou maintenant ? Tu crois que j’ai oublié c’est ça ? »
Tous les jours c’étaient le même refrain, d’ordinaire la jeune fille préférait monter dans sa chambre et éviter ses cris, mais cette fois-ci elle était bel et bien décidée à annoncer son départ. La voix tremblante de Niels indicait qu'il avait encore trop bu, il sentait le whisky à plein nez. Celui-ci déposa son verre d’alcool sur la table, la force qu’il y avait mis avait renversée le récipient mais il s’en foutait, il se disait certainement que c’était sa femme qui allait s’en occuper. Pour lui, les femmes étaient des moins que rien, des êtres destinées à servir les hommes. D’ailleurs c’est ce qu’il ordonna d’une voix rauque. « Shanee, nettoie ! » Une vague de chaleur remontait le long du corps de la jeune fille, ses mains se crispèrent. 18 longues années de souffrance, 18 longues années d’ordres qui remontaient le long de sa gorge, la jeune fille était à bout. Elle n’allait pas tarder à relâcher la pression. ses yeux étaient remplis de haine, cette haine qu’elle avait entassée durant toutes ses années pour ce père qui la dégoutaient au plus profond d’elle-même. Ce père qui la maltraitait verbalement, qui l’a démolissait psychologiquement ses anciennes paroles revenaient dans son esprit « tu n’es bonnes à rien, tu crois vraiment que tu va pouvoir devenir écrivain, regarde ce que tu écris, c’est de la merde rien de plus ! » ses jours ou ses cris résonnait dans la maison, ou il avait trop bu, ou sa mère pleurait.
[color=BurlyWood]« Putain on est au 21e siècle espèce de pourriture ! Il est temps que tu comprennes qu’aujourd’hui les femmes sont bien plus que tes esclaves et lorsque je vois quel genre de cochonneries tu es, je constate que bien des femmes sont supérieur à toi ! »
Ses mots sifflaient à travers ses lèvres, et pourtant un énorme poids s'était enlevée de sa poitrine. Une forte masse venait de s’écraser sur les joues de la jeune fille, sous l’emprise elle perdu l’équilibre et s’écroula à terre. C’était la première fois que Niels avait élevée la main sur sa fille. Et la dernière fois.




La jeune femme était assise confortablement dans le divan, guettant la porte de son appartement. Elle avait la gorge sèche, une main posée dans les poils doux de son chien - qu’elle avait recueillit quelques mois plus tôt dans le parc près de chez elle. Il était dans les environs de 3 heures du matin lorsqu’elle avait aperçu la bête pour la première fois. Celle-ci était allongée dans l’herbe, des spasmes parcourant son corps frêle. Après avoir soignée la bête elle le surnomma Pazop. Elle savait qu’un jour ou l’autre cette situation allait encore une fois arrivée, elle ne voulait pas et pourtant elle en avait besoin. La porte grinça, Mahadox retint sa respiration.
« Je suis rentré ! Bordel mais qu’est ce que ça pue le chien mouillé ici, tu va encore dire que c’est moi qui est parano mais je t’ai déjà dit de… »
« Sleeny, je pars pour Chicago… »
Un lourd silence s’installa dans la petite pièce bondée. Le jeune homme resta bouche-bée, fixant sa colocataire, il avait ce regard interrogateur qu’elle détestait. Ce regard qui attendait autre chose, entre le désarroi et l’interrogation. Pour elle, le silence déchirant était encore plus dur à supporter que les intonations de sa voix. Seule la respiration haletante de Pazop brisait le silence. Sleeny risqua un coup d’œil autour de lui, aucune valise à l’horizon, les nombreux affaires de la jeune fille étaient toujours à leurs places habituelle. C’est dans un soupire de soulagement qu’il rompit le silence.
« Encore une fois ? Hé ben dit donc tu aurais pu battre ton record de 8 mois cette fois-ci… »
« La ferme Slen’ lorsque tu auras arrêté de prendre ta putain de coke pendant 2 jours d’affilés tu pourras me faire des leçons »
Nouveau silence, Sleeny baissa les yeux. Il n’était pas déçu par les paroles de la jeune fille, il fallait dire que son caractère bien trempé lui avait tout de suite plu, et après 7 mois et demi de vie commune il en avait pris l’habitude. Non, c’était plutôt dans le ton de la voix de la belle qu’il avait compris la vérité.
« Alors comme ça tu t’en va… »
« Oui. »
Ses yeux n’avaient toujours pas quitté le tapis foncé. Un léger grognement du Husky rompit une seconde fois le silence. Les deux jeunes gens savaient que leur séparation allait être difficile, ils étaient juste amis, mais de très bon amis. Ils se connaissaient depuis longtemps, mais n'avait repris contacte que depuis plusieurs mois.
« Tu va me manquer MQuinn. »
« Toi aussi Slen’. »