Is it too late for apologies ? (R)

Is it too late for apologies ? (R) 2unvpn6

lolixoxo@LJ

I'm hearing what you say but I just can't make a sound.
You tell me that you need me then you go and cut me down, but wait.
You tell me that you're sorry, didn't think I'd turn around and say ...

« C'est pas vrai, dites-moi que je rêve. »

« Oh, oh ... »

Pourquoi Liam se trouvait-il sous terre à attendre un foutu métro alors qu’il avait dans son parking privé six voitures flambant neuves ? C’était une longue histoire. Une de ces histoires sans fin que l’on vous raconte lorsque l’on veut vous ennuyer et vous pousser au suicide. Une de ces histoires qui paraissent montés de toutes pièces tellement elles sont incongrues. Liam avait la poisse c’était un fait établi, une vérité général. Et aujourd’hui n’en était qu’un nouvel exemple. Ne croyez pas qu’il s’était levé de bon matin, Liam n’était pas de ceux-là. Non il ne s’était pas encore couché. Sa sœur devait probablement se faire un sang d’encre mais il ne pouvait pas l’appeler parce que son portable était tombé dans le caniveau. La poisse on vous l’a dit. Il avait passé la nuit dans différents clubs, avec différentes femmes, mais toujours le même alcool. Whisky pur malte, sans glace. Il avait mâle au crâne, de profondes cernes creusées sous ses yeux bleus et n’avait envie que d’une chose, rejoindre son lit pour quelques heures de sommeil bien mérité. Mais le destin en avait décidé autrement. Sa voiture avait été volée. Les taxis ne semblaient pas vouloir de lui et il n’eu d’autre solution que de prendre le métro. Il loupa la rame de quelques secondes et jura entre ses dents. Planté à deux pas des rails il en arriva même à envisager de sauter, ce qu’il ne fit pas bien évidemment. Plongé dans ses pensées, presque endormi debout il sentit une présence non loin de lui. « Oh oh… » Cette voix, il l’aurait renconnu entre milles. C'était avec cette même voix que son coeur c'était retrouvé brisé en mille morceaux quelques années auparavant. Il ne se retourna pas, n’esquissa pas un seul geste vers la blonde qui se tenait dans son dos et se passa une main sur le visage. « Dites moi que je rêve c’est pas possible. Qu’ai-je fait pour mériter ça bordel ? » Cracha-t-il entre ses dents fixant toujours le bout du tunnel en priant pour que la rame arrive.

« Le prochain est dans plus de dix minutes. »

« Tu vas devoir supporter ma compagnie. »

Lenny Brisbane. Un cœur grand comme l’Amérique, un sourire dévastateur et la seule femme que Liam ait jamais aimé dans sa vie. Il lui avait ouvert son cœur, s’était mis à nu devant elle, pour elle. Elle lui avait volé son cœur. Elle lui avait volé son cœur, le lui avait arraché de sa poitrine, piétiné, brûlé, réduit à néant. Cette femme l’avait brisé, littéralement. Comment lui faire face ? Même après deux années passé sans la voir. Son souvenir n’avait jamais cessé de le hanter. Elle était toujours là, derrière chaque femme qu’il rencontrait, derrière chaque femme avec qui il faisait l’amour. Lenny n’avait jamais quitté ses pensées. L’alcool et les femmes n’y avaient rien changé. « Le prochain est dans plus de dix minutes. » Liam lâcha un soupir. Il allait devoir se retourner un jour ou l’autre mais il ne savait pas s’il était près à la revoir. Pourtant il serra les mâchoires et se tourna vivement vers la jeune femme. Le choc fut rude, plus qu’il ne l’aurait imaginé. Elle était toujours la même, excepté qu’elle avait deux ans de plus et qu’elle était devenu blonde. La voir ici le ramena brusquement à son adolescence. Il détesta ce sentiment et secoua bien rapidement la tête pour reprendre ses esprits. « Tu vas devoir supporter ma compagnie. » Le garçon la fixa un instant. Le visage fermé, les poings crispé il maudissait intérieurement cette puissance supérieure qui l’avait amené ici et l’avait coincé avec Lenny. « Si je n’avais pas passé la nuit debout je serai rentré à pied mais j’avoue que là ce serait une torture. Pire que celle de devoir rester ici avec toi. » Lâcha-t-il d’une voix sombre. Il se détourna pour se laisser tomber sur un banc se mura dans un silence de plomb. Il ne voulait pas discuter avec elle, il ne voulait même pas la regarder. Si il avait pu disparaître sous terre dans la seconde il l’aurait d’ailleurs fait.

Les minutes défilèrent, c’était intenable, la tension était palpable. Lenny semblait respecter son désir de ne pas parler mais Liam n’en pouvait plus. Cette situation le rongeait de l’intérieur. Cette femme lui avait fait mal, plus que quiconque dans son existence entière pourtant il semblait toujours autant dépendant d’elle et la voir ici, près de lui, faisait rejaillirent des sentiments oubliés. « Le blond te va bien. » Souffla-t-il sans même tourner le regard vers elle. C’était difficile, très difficile et il était évident que le jeune homme faisait des efforts considérables. Le temps des explications était venus. Ca allait être douloureux, pour eux deux, mais ce mal était nécessaire s’ils voulaient avancer, dans la même direction ou sur des chemins séparés.

« Liam ... »

« Je ne sais pas si tu t'attends à des excuses ... Peut-être que t'en à rien à faire, ou peut-être que ça pourrait te soulager ; j'en sais rien. Dis-moi. »

« Je crois que ça ne changerait rien, de toute façon. »

Des excuses. Comme si des excuses pouvaient atténuer la douleur. Comme se de simples mots pouvaient venir effacer ce qu’elle lui avait fait. C’était impossible il n’oublierait jamais ce jour là, le jour où elle l’avait quitté pour son meilleur ami, le jour où il avait perdu foi en l’amour, perdu foi en l’être humain. C’était peut-être extrême mais Liam état quelqu’un d’extrême, il n’avait jamais fait les choses à moitié et lorsqu’il avait aimé pour la première fois il n’avait pas dérogé à la règle. Malheureusement il restait un être sombre et destructeur et Lenny ne supporta pas cela bien longtemps. Il ne pouvait nier qu’il était en parti responsable de leur rupture, c’était son comportement qui avait poussé la belle vers son meilleur ami beaucoup plus stable et mature que lui. Pour autant il les avait détestés, de toute son âme.

« Ca ne changera rien non. » Déclara-t-il lorsqu’il daigna enfin desserrer les dents. Lenny l’avait rejoint sur le banc mais gardait ses distances. C’était préférable. Liam n’avait jamais porté la main sur une femme mais il s’emportait facilement. Il n’avait pas encore décuvé, manquait de sommeil et se retrouvait face à son premier amour, une combinaison explosive. Il repensa à leur dernière conversation, il se revit lui hurler qu’il l’aimait et il la revit secouer la tête douloureusement. Il l’avait dit bien trop tard il en avait conscience. Mais elle le connaissait, elle savait qu’il n’était pas du genre à ouvrir son cœur, à donner sa confiance. Il avait espéré qu’elle soit plus patiente. « Tu m’as trahi Lenny. Tu m’as tourné le dos. Je me suis ouvert à toi comme jamais je ne l’avais fait, c’était trop tard et tu m’as tourné le dos. » Il fixa le béton en luttant pour garder son calme. « Il n’y a rien à pardonner. Tu as fait ce que tu avais à faire. » Il secoua la tête en soupirant. On parlait souvent de la haine qui se transformait en amour, on ne voyait que cela dans les films. La fille qui déteste le garçon et qui finit dans ses bras à la fin. Mais personne n’était là quand il s’agissait d’évoquer la situation inverse. L’amour que Liam et Lenny avait partagé était fort, passionnel, intense, inoubliable. La haine qu’il lui vouait depuis deux ans était à cette image.

« Oui, effectivement. C'était trop tard. Tu t'es ouvert au bout d'un an. Comme si toi et moi c'était rien. Comme si tu ne m'avais jamais assez aimé pour te confier jusqu'à ce jour. Ce jour où je suis venue t'annoncer que je m'en allais. Je suis désolée, Liam. J'ai jamais voulu te faire de mal, au contraire. Mais je ne savais plus comment m'y prendre. On est d'accord sur le fait que ça se serait peut-être mieux passé si ça n'avait pas été Aidan. Mais je n'ai pas choisi de tomber amoureuse de lui. Enfin, d'avoir des sentiments pour lui. Parce que je t'ai toujours aimé, Liam. Pendant longtemps ; même au début avec lui. J'ai jamais voulu que ça se passe comme ça. Si j'avais pu, crois-le ou non, je t'aurai gardé près de moi. »

Liam ne détourna pas son regard du point qu’il fixait au sol. Il encaissa la rancœur de Lenny sans l’interrompre. Elle avait besoin de dire ce qu’elle avait sur le cœur, ce serait bientôt à son tour de s’exprimer. Il savait déjà tout ce qu’elle lui disait, il savait qu’il avait merdé, il savait qu’il avait sa part de responsabilité dans tout ça. Pourtant ses mots le blessèrent, encore un peu plus qu’il ne l’était déjà. Et lorsqu’elle acheva son discours il lâche un rire sarcastique et sombre. « Si tu avais pu tu m’aurais gardé près de toi ? Tu te paies ma tête Lenny ? » Il se tourna enfin vers elle et vrilla son regard dans le sien en crispant les mâchoires. Il la fixa un instant avant de reprendre. « Tu me connaissais, mieux que quiconque. Tu savais que je n’étais pas un gars facile, tu le savais avant même de t’engager avec moi ! Alors ne vient pas me jeter de telles conneries à la figure ! » Il secoua la tête en soupirant. La colère se lisait sur son visage et il n’était pas difficile de comprendre que la souffrance se cachait derrière cette fureur. « Je me suis confié à toi. Je n’étais pas le mec parfait j’en suis conscient mais de là à te barrer avec mon meilleur ami. Vraiment Lenny ? » Il lui adressa un regard lourd de reproche. « Alors non je ne t’ai pas oublié, je ne t’oublierai jamais. Tu es la seule femme que j’ai jamais aimée bordel et à cause de toi je ne sais pas si ça m’arrivera encore un jour… » Il se détourna brusquement d’elle et se mit à faire les cents pas le long du quai. Il leva les yeux vers le panneau d’affichage et laissa échapper un petit rire en voyant ‘retard de 10 minutes’ clignoter à côté du numéro de la ligne. « C’est décidemment mon jour de chance ! »

« POURQUOI EST-CE QUE TU CRIES ? »

« De toute façon je ne sais même pas pourquoi on en parle. Maintenant tu sais que je suis désolée et moi je sais que tu me déteste. On est plus obligés de s'adresser la parole. »

Liam sursauta lorsque Lenny se mit à hurler à son tour. Heureusement qu’ils étaient seuls sinon tout le monde aurait cru à une dispute de couple et ils auraient été le centre de l’attention. L’observant du coin de l’œil il pouvait clairement voir qu’il lui avait fait du mal. Il s’en voulait, un peu, mais d’un autre côté il était satisfait. Il voulait qu’elle souffre elle aussi, qu’elle éprouve ne serait-ce qu’une petite partie de cette douleur qui l’avait poursuivi pendant des mois après le départ de la blonde. C’était détestable de faire ça, il en avait conscience, mais il était quelqu’un de détestable. « T’as peut-être raison… » Souffla-t-il en réponse à la remarque de la belle sur le fait de ne plus s’adresser la parole. Il avait passé des années sans la voir ni lui parler, qu’est-ce que ça changerait de continuer ? Tout à vrai dire. Maintenant qu’elle était là devant lui il ne se voyait pas retraverser tout cela. Il avait passé des mois à prendre son portable dans l’intention de l’appeler dès qu’il avait besoin de se confier, jusqu’au moment où il réalisait qu’il ne pouvait plus. Elle l’avait blessé, détruit, mais la revoir ici était peut-être un signe. Un signe que leur histoire n’était peut-être pas totalement terminé. Il ne parlait pas forcément de retourner avec elle, après tout elle avait entendu dire par des amis communs qu’elle s’était fiancée à Aidan. Non c’était peine perdue, il ne voulait même pas y penser. Mais une part de lui-même refusait de la voir disparaître encore une fois de sa vie. Se rapprochant de la blondinette il hésita un instant avant d’attraper sa main pour la serrer dans les siennes. Dieu ce que ce que c’était douloureux et agréable à la fois de la retrouver. « Tu m’as manqué Lenny. » Soupira-t-il en levant les yeux vers elle. « Je veux dire, pas la Lenny qui m’a laissé et brisé mais celle qui a su toucher mon cœur, celle qui était toujours là pour moi. Cette Lenny là me manque. »