This is your night [R.]

LIAM HORSFIELD & LOUISIANA PRESCOTT

Tout avait été prévu dans les moindres détails. Lorsque Liam entreprenait quelque chose il ne le faisait pas à la légère et il le démontrait une nouvelle fois aujourd’hui. Vêtu d’un simple jean usé et d’un t-shirt noir il évoluait dans le musée comme dans sa propre demeure. Donnant des ordres à tout va, repassant derrière les employés, critiquant, haussant la voix, soupirant. Il était excécrable comme à son habitude. Seulement cette fois pour une bonne raison. Il voulait que tout soit parfait. Quitte à se mettre Louisiana sur le dos autant que ce soit fait dans les règles de l’art. C’était le cas de le dire.

« Non non non ! Vous n’écoutez donc jamais ce que je vous dit ? Je veux ce tableau sur le mur du fond. C’est sa plus belle œuvre je veux que ce soit celle qui domine l’ensemble ! »

L’employé de la galerie le regarda avec de grands yeux. Il se demandait probablement pourquoi ce grand brun se permettait de lui donner des ordres mais Liam s’en contrefichait, il avait payé cher et avait tiré beaucoup des ficelles pour que les tableaux de Lou soient exposé au Field il avait donc tous les droits. Il passa la journée entière à superviser l’installation. Il savait que dans le même temps la belle allait recevoir une invitation pour sa propre exposition. Exposition dont elle n’avait bien entendu jamais eu vent. Il la voyait déjà débarquer en furie chez lui croyant à une mauvaise blague. Parce que oui, Liam avait pris soin de rédiger les invitations lui-même et voyez ce que la brunette allait recevoir.

Citation :: Madame, Monsieur,

La grande famille Horsfield est heureuse de vous inviter au vernissage de la toute nouvelle exposition du Field Museum. A partir de 20h vous pourrez y découvrir les œuvres de la jeune et talentueuse Louisiana Prescott. Un vin d’honneur vous sera également proposé.

Cordialement,
Liam HORSFIELD..

Evidemment, n’étant pas suicidaire il éviterait de se retrouver au 77 WWD jusqu’au soir. Il ne voulait pas la voir avant l’heure fatidique, il savait qu’elle trouverait une excuse pour ne pas venir, pour tout annuler et c’était impossible.

Alors que la nuit tombait le garçon se glissa donc à son appartement pour se changer, revetît son plus beau costume et fila au parking emprunter l’un de ses six bolides. A peine cinq minutes plus tard il débouchait devant le musée. Il lança ses clefs au voiturier et esquissa un sourire et apercevant tout le gratin de la ville qui affluait vers les portes. Marchant à vive allure il rejoignit la salle d’exposition et vérifia une dernière fois que tout était en place. Scrutant la foule il chercha Louisiana du regard. L’apercevant enfin il resta un instant scotché devant sa beauté. Il n’avait jamais vraiment eu l’occasion de la voir sur son trente et un et il n’était pas déçu, elle était magnifique. Il fit un pas de côté pour se dissimuler derrière un pan de mur. Il ne voulait pas aller à sa rencontre maintenant, préférant la laisser savourer le moment avant leur confrontation. Il l’observa alors que plusieurs personnes l’abordaient pour lui parler de ses œuvres. Lui-même se détacha alors de la masse pour parcourir les lieux, s’arrêtant devant le tableau qu’il préférait, et sur lequel il avait d’ailleurs posé une option.

C'était une nouvelle et plutôt belle journée qui s'annonçait sur Chicago. La jeune femme était tout de ce qu'il y avait de plus décidée à profiter de sa journée, dans un coin du parc, seule, à l'abri des regards inquisiteurs et à immortaliser sur papier le paysage qui s'offrait à elle. Et elle passerait sa soirée affalée sur son canapé à regarder des documentaires inintéressants. Louisiana Prescott est artiste peintre. Disons que c'est plus une passion qu'un métier. Jamais elle n'a cherché à être reconnue de tous les grands de ce domaine ou des amateurs d'art. Elle a toujours aimé peindre, dessiner, créer et ce, depuis son plus jeune âge. Ses proches l'ont toujours poussé à aller de l'avant, ce qu'elle a toujours fait. On la connaissait surtout pour sa discrétion et sa détermination légendaire. Aujourd'hui, elle reste la même jeune personne. Peut-être est-elle un brin plus sûr d'elle. En tous cas, pas assez pour demander à ce qu'on expose ses œuvres dans un musée ou même de prendre la décision d'ouvrir sa propre galerie. Ce qu'elle ne savait pas, c'était qu'une autre personne avait, elle, prise l'initiative de faire exposer ses œuvres au Field Museum sans son consentement. Elle ne tarda cependant pas à l'apprendre.

Alors qu'elle se préparait à sortir, elle se souvint qu'elle avait oublié d'ouvrir son courrier et quelle ne fut pas sa surprise quand elle aperçut son nom sur une invitation du Field Museum. Elle n'eut pourtant pas besoin de réfléchir assez longtemps pour deviner qui était l'auteur de cette invitation. Il avait fait tout cela sans qu'elle ne lui donne son accord. Par ailleurs, jamais il n'avait été question d'art ou d'exposition quelconque dans leurs 'discussions'. Et s'il y avait ce vernissage, cela signifiait très certainement que ses œuvres y étaient exposées. Et la seule personne qui était en détention de ces toiles, c'était bien elle. Du moins, plus maintenant. S'il pensait qu'il allait s'en sortir aussi facilement et qu'elle allait lui céder, alors là il se trompait au plus haut point. Elle abandonna toutes ses affaires, fit claquer la porte de son appartement et décida de se rendre chez lui afin de lui demander des explications. Elle parcourut les couloirs et les étages telle une furie et au fond d'elle, elle savait pertinemment que c'était ce qu'il espérait. D'ailleurs, c'est ce qui fit qu'elle redescendit immédiatement chez elle afin de se préparer à lui rendre une petite visite au Field Museum. Elle savait qu'il ne manquerait pas l'occasion de la voir dans tous ses états. Et quand bien même tout cela partait d'une bonne intention, elle était persuadée qu'il avait une autre idée derrière la tête. Décidément, il savait se montrer imprévisible.

Elle décida pourtant de jouer le jeu et s'apprêta de manière élégante pour l'évènement. Après un long moment de préparation - ce dont elle n'avait pas vraiment l'habitude préférant la sobriété au raffinement, parures, ... - elle sortit de son appartement en trombe et intercepta un taxi. Arrivée devant le Field Museum, elle hésita un instant avant que ses pieds ne la guident instinctivement dans l'enceinte du bâtiment. Ainsi, ce n'était pas une plaisanterie de mauvais goût, elle pouvait observer ses quelques œuvres disposés sur les murs autour d'elle. Elle n'en revenait tout simplement pas et ne savait si elle devait se réjouir et accepter les remarques ou compliments de ces adorateurs d'art ou tout simplement les renvoyer chez eux tout en prétextant qu'il n'y avait rien à voir ici. Elle se contenta d'accepter les compliments et critiques tout en acquiesçant et offrant un sourire plus que gêné à ses interlocuteurs. Il était clair qu'elle n'était pas à son aise, elle ne savait même plus où donner de la tête. Elle parvint tant bien que mal à leur fausser compagnie dans le seul but de chercher ce cher Liam. Il lui fallut balayer les lieux du regard avant de l'apercevoir devant une de ses nombreuses toiles. Elle se dirigea alors vers lui, bien décidée à lui montrer qu'elle n'était pas dupe et vraiment pas de bonne humeur.

« Je dérange peut-être ? Je ne m'attendais pas à autant de générosité de ta part. J'en reste encore ébahie. J'ai vraiment du mal à réaliser. Dis-moi que tout ça n'est pas réel ou je fais un massacre, là, tout de suite. Je n'arrive pas à y croire. Tu oses me voler mes toiles et tu te permets de les exposer aux yeux de tous et sans m'avoir consulté qui plus est! Ah je jure devant dieu que tu me le paieras. Et je doute que tout ça parte d'un bon sentiment. Une idée derrière la tête ? Et autre surprise, pas de 'minette' suspendue à ton bras ce soir ? Tu fais des progrès Horsfield! »

Ce n'était peut-être pas un des meilleurs moyens de montrer sa reconnaissance à une personne. Sauf que là, ça n'était pas son but.

[Oui, non ça ne sera pas aussi long la prochaine fois, je promets. ]

La tâche n’avait pas été facile mais il y était parvenu. Il était conscient que la jeune femme aurait pu lui attenter un procès pour lui avoir dérober ses toiles pourtant il croisait fermement les doigts pour qu’elle ne le fasse pas. Après tout c’était pour elle qui l’avait fait. Et d’ailleurs pourquoi ? Liam était un mystère à lui tout seul. Il était clair qu’il ne faisait jamais rien ans avoir une idée derrière la tête. Pourtant aller jusqu’à organiser une exposition pour mettre une fille dans son lit n’était pas non plus quelque chose qu’il faisait toutes les semaines. Y avait-il donc autre chose ? Sûrement. A dire vrai Liam avait une nouvelle activité favorite depuis un bon moment déjà : faire enrager Lou dès que l’occasion se présentait. C’était son bonheur quotidien et il ne voyait pas meilleur moyen que cette exposition.

Occupé à scruter en détails les œuvres de Lou il ne l’entendit pas se glisser derrière lui et ce fut donc dans un sursaut qu’il se retourna vers elle alors qu’elle déversait sa rancœur sur lui.

« Je dérange peut-être ? Je ne m'attendais pas à autant de générosité de ta part. J'en reste encore ébahie. J'ai vraiment du mal à réaliser. Dis-moi que tout ça n'est pas réel ou je fais un massacre, là, tout de suite. Je n'arrive pas à y croire. Tu oses me voler mes toiles et tu te permets de les exposer aux yeux de tous et sans m'avoir consulté qui plus est! Ah je jure devant dieu que tu me le paieras. Et je doute que tout ça parte d'un bon sentiment. Une idée derrière la tête ? Et autre surprise, pas de 'minette' suspendue à ton bras ce soir ? Tu fais des progrès Horsfield! »

Liam ne l’interrompit pas et se contenta de la fixer avec un petit sourire alors qu’elle crachait son venin. Vous savez, ce genre de petit sourire en coin arrogant et satisfait qui ferait enrager la planète entière, la marque de fabrique du garçon. Plissant les yeux il l’écouta attentivement, plutôt contentant de l’effet qu’il avait créé. Une fois que la belle s’arrêta il se passa la main dans les cheveux et laissa passer quelques secondes avant de répliquer.

« Tu as terminé ? Pense à respirer, ce serait bête de t’évanouir à ta propre exposition. » Rit-il légèrement en glissant ses mains dans ses poches d’un air décontracté. « Maintenant que tu as dit ce que tu avais à dire tu peux peut-être profiter de la soirée non ? Après tout c’est ton heure de gloire ce serait bête de passer à côté tout ça parce que tu me considère comme le pire salaud de la Terre. » Il balaya la salle du regard. La population était toujours aussi importante et les visiteurs semblaient apprécier l’exposition c’était bon signe. Il aperçu un galeriste reconnu du milieu et sauta sur l’occasion. Passant un bras dans le dos de la brune il l’entraîna vers l’homme qui se tenait à l’écart. « Preston, permets moi de te présenter celle qui est à l’origine de ces petits bijoux d’art. » Son regard alla de l’homme à Lou et de Lou à l’homme. « Preston Lidvack je te présente Louisiana Prescott. Je suis certain que vous allez merveilleusement vous entendre. » Et sans crier gare il s’éclipsa, laissant une nouvelle fois la demoiselle se dépatouiller toute seule. Il fila vers le buffet se servit une nouvelle coupe de champagne et dégusta quelques canapés. Les minutes s’égrainèrent et il glissa plusieurs fois le regard vers Lou qui semblait absorbée par sa conversation avec Lidvack. Lorsqu’elle revint enfin vers lui le jeune homme était quant à lui entrain de faire du charme à une jolie suédoise qui ne semblait comprendre un traître mot de ce qu’il lui disait.

Certes tout cela partait très certainement d'une bonne intention - ou peut-être pas - à vrai dire, elle se demandait si Liam n'avait pas organisé tout cela pour la mettre dans son lit... mais en y réfléchissant bien, cela paraissait chose improbable. Pourquoi un homme qui voudrait toutes les femmes, ou presque, à ses pieds irait jusqu'à 'réaliser le rêve' d'une jeune artiste un peu paumée ? Elle n'en avait aucune idée. D'ailleurs, elle ne chercherait plus à savoir. Du moins, elle tenterait de profiter au mieux de cette soirée dont elle était le centre d'attention. Sauf qu'elle avait bien du mal à se concentrer et n'écoutait alors qu'à moitié les personnes venant la féliciter pour son travail artistique. On lui avait maintes fois répété qu'elle ne devait pas laisser ces toiles dans une pièce close, les gens avaient besoin de découvrir ce qu'elle faisait, mais jamais elle n'avait en aucun cas voulu que ses œuvres ne sortent de chez elle. Les voir ici, dans ce musée, la rendait fière et en colère à la fois. Alors inutile de préciser qu'il lui était finalement impossible de rester là à profiter de cette soirée qui était pourtant la sienne. Elle avait eu besoin de déverser son venin, toute sa mauvaise humeur sur l'organisateur de cette exposition: Liam Horsfield.

« Tu as terminé ? Pense à respirer, ce serait bête de t’évanouir à ta propre exposition. Maintenant que tu as dit ce que tu avais à dire tu peux peut-être profiter de la soirée non ? Après tout c’est ton heure de gloire ce serait bête de passer à côté tout ça parce que tu me considère comme le pire salaud de la Terre. »

Il avait très certainement raison, Louisiana devait bien se faire une raison. La grimace qui s'était dessiné sur son visage quelques instants auparavant laissa place à un rire quelque peu nerveux.

« Je dois bien avouer une chose Horsfield, tu es bien le pire salaud de la Terre. Du moins, le pire que je connaisse. »

Elle écouta attentivement ce qu'il avait à lui dire et le suivit sans broncher jusqu'à un certain Preston Lidvack. Néanmoins quand il l'attrapa par la taille pour l'emmener voir cet homme, elle réussit tant bien que mal à se contenir. Il les présenta et la laissa en charmante compagnie. C'était un homme assez admirable et qui avait réellement une vaste connaissance de l'art. Elle était impressionnée par le savoir et le charme de cet homme. Elle buvait toutes ses paroles et était absorbée par la conversation qu'ils entretenaient. Elle en avait même oublié les raisons de son emportement. Plusieurs minutes défilèrent ainsi sans qu'elle ne s'en rende forcément compte. Enfin l'homme en question mit fin à leur passionnante discussion, ce qui permet à Louisiana de rejoindre Liam. Et elle qui, au début de la soirée encore, se demandait pourquoi Horsfield n'était pas accompagnée d'une de ses prétendantes, ne fut pas déçue par la vision qui s'offrit à elle alors qu'elle scrutait la salle du regard. Elle l'aperçut en train de faire la conversation à une jeune femme blonde et s'approcha alors d'eux avant de s'adresser à la jeune blonde. Elle glissa quelques mots en suédois par ci par là et maintenant qu'elle était seule avec Liam, elle était prête à entendre les raisons de l'organisation cette soirée.

« Qui était cette blonde ? Tu n'arrêteras donc jamais de jouer à ce petit jeu idiot et sans intérêt ? Si tu as organisé tout ça pour que je passe la nuit avec toi, tu connais déjà ma réponse. »

Elle prit encore une fois le temps de regarder les lieux se remplir à une vitesse qui lui paraissait hallucinante avant de reprendre ses esprits et de se tourner vers le jeune homme.

« Plutôt charmant le Lindvack. Il m'a invité à sortir, c'est plutôt bon signe, non ? Il me tarde d'être à ce rendez-vous. Dommage qu'il ne soit pas un peu plus jeune... il est plutôt pas mal pour son âge. »

Elle tourna la tête et aperçut Lindvack avec qui elle échangea un sourire sincère avant d'attraper un verre de champagne qu'elle porta à ses lèvres tout en continuant à observer les personnes qui l'entouraient.

» evie diamond blackgold ▬ dark was the night & cold was the ground; uc.